Quand les artistes créent leur propre espace commun…

L’Ambre Art Center est un espace de culture d’un nouveau genre qui a ouvert ses portes à Casablanca il y a quelques mois. L’équipe est essentiellement constituée d’artistes: 40 membres du centre y exposent en ce moment leurs «Esquisses», dévoilant une face cachée de la création de l’œuvre. Pour chacun d’entre eux, l’engagement se poursuit au-delà de leur travail personnel. Ce centre offre un espace d’expression, d’exposition, de formation, de rencontre et d’organisation d’évènements autour de l’art.

1. L’Economiste: L’Ambre Art Center est un espace culturel un peu particulier…

L’Ambre Art Center a été inauguré fin mai avec l’exposition «Esquisses». 40 artistes se sont réunis pour ouvrir un espace autour de ce même thème, dédié à la culture sous toutes ses formes. C’est une nouveauté que d’avoir des artistes qui arrivent à ouvrir un espace commun. Il est important de souligner qu’il ne s’agit pas d’une galerie classique au sein de laquelle les galeristes sont un peu des managers d’art, où ils investissent et soutiennent l’artiste. Etant nous-mêmes des artistes, nous ne pouvons pas faire cela. Nous sommes un centre culturel autofinancé par nos activités. En ce qui concerne le centre, il a été mis à notre disposition par des mécènes qui sont amateurs d’art, et nous ont laissé nous débrouiller pour nous financer. Notre espace est mis à disposition pour des conférences, la création d’évènements autour de l’art, et c’est grâce à cela que nous arrivons à vivre.

2. Comment s’organise cet espace? ?

Nous disposons de l’espace où nous exposons au rez-de-chaussée et du premier étage. Chaque artiste qui a envie d’entreprendre peut venir et monter son atelier. Il y a également des ateliers de formation animés par des artistes indépendants qui réunissent un groupe auquel ils donnent des cours. Nous sommes dans la promotion de la culture. Ambre Art Center est un espace culturel créé et animé par les artistes où tout le monde peut trouver son bonheur autour de l’art.

3. La semaine dernière, vous avez fait votre premier zoom sur l’artiste Abderahmane Ouardane, comment ces zooms s’organisent-ils?

Comme nous avons 40 artistes exposés, nous avons choisi de faire un zoom sur les artistes qui le désirent. Le premier s’est fait autour de Abderahmane Ouardane. L’artiste s’approprie l’espace, il monte son évènement comme il le souhaite, sur un ou plusieurs jours. Le programme de Ouardane s’est déroulé sur 4 jours. Le premier jour, il a de monte un vernissage autour de son œuvre, accompagnée de celles des autres artistes. Le second, il a programmé une projection sur son parcours, suivie d’une table ronde et d’un débat convivial avec l’artiste. Le troisième jour, un débat autour d’un thème était prévu. Et samedi, il a offert des cours aux étudiants des beaux-arts, et également aux amateurs d’art qui désiraient se joindre à lui. Les artistes nous permettent de voir l’étape cachée de la création qu’on ne voit jamais. J’ai également invité un Français, un Italien et un Espagnol à se joindre à nous pour donner une dimension internationale à cette exposition. Michel Hergibo, professeur aux beaux-arts et qui expose également, a écrit sur la notion des esquisses, en s’interrogeant sur ce concept. Une œuvre finie chez un artiste peut être une ébauche chez un autre. Chez Hergibo, l’esquisse ressemble à une œuvre finie.

Propos recueillis par Aïda BOUAZZA leconomiste.com Édition N° 4389 du 2014/10/29